Canada 5 – du Couchsurfing à Trois Rivières jusqu’aux chutes de Montmorency

MontMorency 18/09/2015

Le quinze au soir, nous arrivons à Trois Rivières. Alexe habite juste en face de la gare routière, nous n’avons donc pas à marcher avec notre chargement.

C’est un appartement typiquement américain avec l’escalier en fer à l’extérieur et une entrée par la baie vitrée. Nous sommes accueillies par Alexe et Annie sa colocataires. Deux jeunes femmes souriantes et énergiques. Il y a aussi Tcheech et Tchong, les chatons de 5 mois. Le copain d’Alexe rentrera plus tard dans la soirée. C’est un fort accent délicieux qui retentit lorsque les filles chaleureuses nous accueillent. Elles ont beaucoup d’humour et, moi qui avait peur de déranger, je les sens contentes de nous recevoir. Alexe nous invitent à manger ce soir. Elle cuisine comme une maman : Poulet rôti, chou-fleur , pommes de terre , carottes et haricots beurres, oignons et herbes… C’est un régal!

Les filles nous proposent une soirée karaoké. Comme nous avions décliné celle de la veille à Montréal, nous acceptons avec plaisir! Commençons d’abord à la maison. Nous allons au dépanneur en face acheter des « munitions ». J’achète un pack de boréales ambrées. Les filles de la vodka. Avant les hostilités (peut-on dire dans ce cas les « hospitalités »?), en guise de digestif, Alexe nous prépare un café à l’huile de coco et Amaretto. Elle pousse la présentation jusqu’à glacer les mugs de sucre.

Nous parlons de tout et de rien, on se découvre. Nous mettons sur le tapis les expressions québécoises : « Tabarnacle » et nous apprenons qu’elle est vraiment utilisée, nous en avons plusieurs illustrations. Annie nous demande une expression pour dire que l’on va faire la fête en France. « On se met bien  » est la seule qui me vient à l’esprit. Fou rire côté québécois, car outre Atlantique, cette expression est utilisée non pas pour faire la fête mais faire l’amour. Bon à savoir! La fatigue fait monter très vite l’alcool. Après une bière ambrée, une vodka et une bière à la pomme « Jackap », nous quittons l’appartement. Le cher et tendre d’Alexe nous dépose en voiture.

C’est la musique à fond que nous traversions les quartiers terriblement clichés de séries américaines, le sourire jusqu’aux oreilles. Les filles sont vraiment adorables et aux petits soins pour nous. Nous arrivons… Sur leur campus ! Le karaoké est organisé par l’école. Soirée étudiante ! Nous débarquons dans une grande pièce avec des œuvres d’étudiants accrochées dans le couloir. Un bar se tient dans le fond avec une tireuse à bière, à l’extérieur un gros barbecue est installé. Des centaines d’étudiants sont entassés. Une scène avec l’écran de karaoké sur le côté opposé au bar. Les filles nous présentent à tout le monde. Romane et moi sommes euphoriques, heureuse de ce privilège d’être introduites dans une soirée étudiante privée sur le campus de Trois-Rivières.

J’aime ce mouvement de marée de jeunesse. Ce mélange de corps. La camaraderie générale. La sympathie de la fête , le plaisir de la musique et de la rencontre. Nous parlons à beaucoup de gens, des français, des amis des filles que nous perdons vite dans la foule. La bière est à 5$ les 3 verres, une misère donc. Nous passons le maximum de la soirée avec un dénommé Philippe. Etudiant québécois en médecine à Trois Rivières. Par le plus grand des hasards, il a été au bénin l’été passé, nous nous sommes possiblement croisés dans les airs quand je rentrais du Togo. Nous parlons donc de nos expériences respectives en Afrique, et je sens mon accent légèrement chantant pris sur place, là bas revenir. Romane semble fatiguée et je me mets quelques seconde à sa place, assise entre Philippe et moi debout, l’un au fort accent québécois et moi avec un reste d’accent entre le Mauritien et le togolais chopé quelque mois plus tôt. Improbable mais vrai.

Il aime les même musiques que moi et il est très drôle. Il passe la soirée avec nous au détriment de ses amis. C’est sans complexe que je lui demande si Céline Dion et Garou sont des stars nationales comme Johnny Halliday en métropole. Il me dit que c’est un peu pareil, ringard mais connu… Et constate qu’il possède l’album « seul » de Garou sur son Ipod. C’est jusqu’à 3 h du matin que nous discutions. D’un coup, la salle se vide. Annie et Alexe viennent nous arracher à Philippe sans un au revoir ni un échange de contact. Philippe, si tu me lis, merci pour cette soirée très fun !

Les filles nous proposent un After. Romane, exténuée rentre dormir. Malgré la fatigue, je décide de ne pas perdre l’occasion de sortir. Dégustation de bières locales comme « la fin du monde ». J’en comprends le nom en me réveillant le lendemain, avec un mal de tête monstre. Le mercredi est une totale journée de hangover (cuite) clairement affichée. Les filles sont en cours et nous ont laissée leurs clés. Romane me prépare un petit plateau télé. Elle va même jusqu’à m’acheter du ficello et un yop. Une amie en or je vous dis ! Journée glandouille. ça fait du bien de se reposer. Nous finissons tout de même par émerger ( surtout moi), pour visiter le port.

En fin de journée, départ avec les filles pour Sainte Tite! Elles ont eu des places pour le festival Western et un spectacle de Rodéo. Encore quelque chose que nous n’aurions pas tenté de nous même ! Je suis ravie ! Je ne me renseigne pas et m’attend à une petite foire à la saucisse, un tout petit festival. ERREUR. Lorsque nous arrivons, le rodéo semble être l’âme de la ville ! Les maisons sont toutes décorées sur le thème, y compris les panneaux de rues qui ressemblent à ceux de Disney, avec des têtes de chevaux en bronze. Tout le monde joue le jeu avec des chapeaux et des santiags de cow boys. Des calèches, de la musique Country… On s’y croit. On y est !

Le stade de Rodéo est immense! L’animateur parle comme Jean-Marc Généreux, avec autant d’énergie, un accent à croquer. Le public est réceptif. ça sent le show à l’américaine, en grand. Et ça ne loupe pas. Des lumières, des feux d’artifices. Génial. Nous entendons pour la première fois l’hymne du Québec. Tout le public reprend. J’ai la chair de poules. Quelques secondes de plus et je versais ma petite larme. C’est un concours de 4h qui nos est présenté avec une dizaine de disciplines : Rodéo à cheval avec et sans selle, terrassement de vachette, rodéo de vachettes et taureaux, poursuite de veaux, course de sauvetage, course de bidons, échanges de cavaliers… Les chevaux sont vifs et magnifiques. je suis fascinée par les mouvements des corps, humains comme animaux. Les musiques, les gens, la Mascotte… Tout est joyeux, tout est grand. Je suis heureuse d’être là. C’est une chance inouïe et je savoure.

Lorsque nous rentrons, sur la musique de Luke Brans et d’autres titres , je m’amuse de voir les panneaux  » Passage d’orignaux » et « voie motoneige » pour de vrai. A l’aller, le ciel couchant aux teintes oranges et roses, les arbre verts et les premières feuilles jaunissantes m’ont fait rêver. Au retour ,c’est la profondeur de la forêt dans les phares qui m’impressionne. Ce sont de grands paysages sauvages, malgré l’urbanisme des grandes artères automobiles. La traversée du pays va être magique.

Il faut dire au revoir aux filles, car elles ne seront pas là à notre départ. Alexe me fait une accolade, que je sens sincère. Je suis émue. M’aurait-elle vraiment appréciée? ( je sens à la relecture le si grand manque de confiance en moi, c’est fou !) Annie est plus distante.

Le jeudi matin, nous nous reposons avant de faire nos sac pour se mettre en route vers Québec. On mange pour 5$ au bureau de poste, l’adresse de la ville. Soupe et burger, mélange original. Bien que bon, l’aspect de la viande me dégoute un peu. Je vais limiter ici je crois.

Nous achetons une carte et des bonbons pour remercier les filles avant de nous mettre en route. On discute sur un banc avec une vieille dame. Elle nous croit plus jeune. C’est vrai qu’ici, les gens de notre âge paraissent un peu plus âgés, matures. Elle veut savoir nos noms de familles. Ce n’est pas la première fois qu’on nous les demande. Comme si nous pouvions possiblement avoir un lien de parenté.

Nous arrivons à Québec et découvrons avec fatigue la ville en pente et l’auberge, en haut de deux rues à pic. Elle est plus grande et de type hôtel que celle de Montréal. Nous sommes dans un dortoir de 4 personnes. Pour ce soir, les deux autres lits sont vides. Après une petite balade dans le quartier du festival du cinéma, une vue sur les remparts et nous rentrons. J’en profite pour travailler dans la chambre.

Aujourd’hui, nous nous sommes rendues aux chutes de Montmorency. Le temps est chaud, radieux, comme les 5 derniers jours. Une semaine que nous sommes ici. Quarante minutes de bus de Québec à Montmorency où j’alterne lecture des cours et paysages des villes, belles maisons et musique.

j’ai enfin rendu mon premier devoir, le prochain est pour dans un mois. Je me détends. je travaillerai ce qui n’est pas obligatoire de retour en France. (Mon œil !)

Les chutes ne sont pas bondées, ça n’a pas l’air si touristique. C’est plutôt tranquille. Nous montons sur le pont pour dominer les chutes. C’est bruyant, assourdissant, impressionnant. La vue sur le lac est magnifique. Nous décidons de descendre par les escaliers abrupts au pied de la cascade… Et de les remonter. Une petite pause estomac s’impose. Après un hamburger pizza immonde et froid, nous arrivons dans un espace vert, allongées dans l’herbe à écrire nos souvenirs tous frais. La soirée est calme dans les rues de Québec.

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