Montréal Jour 3 – 12.09.15
C’est après une nuit d’un lourd sommeil de neuf heures dans un dortoir de huit filles que j’ouvre les yeux, sur le grincement d’un casier. Il est huit heure du matin, je me sens reposée et prête à conquérir la ville. Je suis encore un peu mal à l’aise avec les colocs qui ne semblent pas bien bavarder. Je sais que ça changera. La vie à l’auberge Bishop est conviviale. Chacun fait sa vaisselle, le frigo et la cuisine sont à disposition de tous. Tout le monde a des clés mais personne ne ferme les portes. On marche pieds nus dans les couloirs.
Ce matin, dans ce décor à la Poudlard, c’est le sosie de Drago Malefoy qui vient raconter à ses voisines de table sa mésaventure avec un homme ivre la veille au soir. Ils se connaissent tous et sont là depuis quelques jours. J’espère de nouvelles arrives demain soir.
Savoir que nous dormirons en couchsurfing mardi me rassure niveau sociabilité. Voyager c’est rencontrer. Pas seulement des paysages, mais des gens aussi !
C’est sous une bruine fine mais tenace que nous partons à la découverte de la ville. C’est un mélange des Etats Unis, d’Europe et d’influences propres aux Canada que je ne sais décrire. L District Business, les bâtiments anciens se mêlent aux buildings de tailles humaines. Nous visitons plusieurs églises et c’est un doux mélange d’expressions françaises inconnues et d’anglais. Les gens sont bilingue et passent de l’une à l’autre des langues sans problème, comme par plaisir.
J’assimile toujours l’accent québécois au dessin animé « Frère des ours » que j’ai regardé pour la première fois dans cette version. Koda , petit ours attachant Aussi, j’ai envie de montrer toute ma tendresse aux québécois. Tout ceux que j’ai rencontrés pour l’instant ont l’air si sympathiques ! Tous serviables et enjoués. Les gens se tutoient facilement j’ai l’impression.







Les rues très larges et propres longées de bâtiments en pierre grise et rouge me frappent. Montréal est une grande ville tranquille bien rangée. Nous nous perdons dans les plus petites rues à la recherche de l’authentique, de la petite surprise, l’inattendu. Contrairement à beaucoup de villes et de pays, Montréal et, le Canada en général ne présentent pas dans mon esprit de monument patrimonial incontournable. Nous n’avons donc aucun but précis, aucune image en tête. Vierges de clichés, tout nous ravi. Nos pieds nous portent au hasard des rues et des façades.
Vers quatorze heures, il faut songer à déjeuner. « Chez Suzette« , la crêpe bacon œufs brouillés sirop d’érable est la bienvenue! Comme aux Etats-Unis, on nous sert dès l’arrivée de l’eau, et malgré la pluie, c’est bien agréable de s’hydrater avant la commande. C’est tout de suite plus accueillant et chaleureux.


Nous continuons après le repas notre balade, nous laissant surprendre par à peu près tout.
Ce voyage est une recherche de nous, une parenthèse dans le temps. Nous nous vexons lorsqu’on nous parle de vacances alors que concrètement, ce sont des vacances. Pour nous, c’est bien plus que ça. Le challenge, l’isolement, la découverte, le dépaysement.
Nos pensées semblent se rejoindre, nos ressentis se synchronisent. Nous voulons nous imprégner du Canada, de son air, sa terre et sa philosophie. Prendre le temps, là on ne nous demande rien. C’est un départ vers un genre de spiritualité personnelle. Pour moi en tout cas. Découvrir, mais aussi me retrouver. Je ne pensais pas ressentir si tôt et si fort l’aspect intérieur de ce voyage. Ce n’est que du positif.
Nous restons des heures dans des cafés, à boire des cafés citrouille et épices, à profiter du wifi, lire la documentation de la ville et jouer aux cartes.

Finalement, nous faisons nos courses et bouclons le programmes du temps à Montréal.
La soirée est sur le point de tourner en soirée pyjama. Au lieu d’une sortie en ville, il pleut à verse et nos petites chaussures de soirée ne vont pas tenir. Les gens ne sont évidemment pas en terrasse, les vitres teintées , il est difficile de déterminer l’ambiance des lieux. Nous finissons par acheter un jus de fruits au « dépanneur » du coin et on se lance dans une soirée « dutch ».
Règle du Dutch
Le Dutch, c’est un jeu que Domi, ma coloc au Togo m’a appris. J’ai l’impression que ce n’est pas le nom officiel. Pour moi ça restera le Dutch. Le but est d’avoir le moins de point possibles. Les cartes valent leur chiffre, le valet 11, la reine 12 points, les rois noirs valent 14 points lorsque les rois rouges en valent 0. Les reines lorsque elles sont piochées permettent de revoir une de ses cartes si on a un trou de mémoire. Les valets permettent d’échanger une de ses cartes avec celle d’un adversaire. chaque joueurs place 4 cartes devant lui faces cachées. Il a le droit de les regarder une seule fois en début de partie. Il y a une pioche avec une défausse face visible. A chaque tour le joueur regarde une carte de la pioche, soit il l’échange avec une de ses cartes, soit il la défausse. A tout moment si on a l’identique de la carte défaussée, on peut s’en débarrasser sur la pile même si ce n’est pas notre tour. Lorsque l’on pense avoir le moins de points possibles, on dit « Dutch » dernier tour et ensuite on retourne les cartes. Si le joueur avait raison il gagne, sinon il perd. On peut également compter les points et ensuite instaurer des stratégies , si on arrive à 30 points pile on redescend à 10 , si on arrive à 50 points pile on redescend à 30…
Pour profiter un peu de la vie de l’endroit, nous descendons jouer dans la salle commune de l’auberge. La fille de la réception, passe des chansons plutôt sympas et on se sent très vite à l’aise. Le stéréotype de l’américain blond, bronzé et dragueur arrive sur le canapé à côté de nous. Nick, donc, est rejoins très vite par Alex, l’intello de service, entre Sheldon Cooper et Superman. Le troisième acolyte brésilien, Paolo ferme la marche. Je me lance dans l’explication de mon jeu, déjà assez complexe à expliquer pour moi en français. Ils comprennent vite le principe et nous arrivons à ruser et rire. Ils nous apprennent à leur tour des jeux. Je découvre que le jeu « CAPITALISM » n’est autre que le jeu « trou du cul » en français. C’était très cocasse de leur expliquer comment nous appelions ce jeu de l’autre côté de l’Atlantique ! Nous leur avons fossé compagnie au moment de jouer à imiter des accents et les faire deviner. Clairement, nous avions déjà notre bon accent français, difficile de s’inventer un autre accent cliché dans une langue qui n’était pas la notre.
Dans la chambre, on échange quelques mots avec nos voisines, canadiennes et polonaises. Je me sens enfin revivre de multiplier les contacts! Et parler anglais ! J’ai du progrès à faire mais je me défends comme je peux.
Wow ! Ça me donne encore plus envie d’aller au Canada ! Ça fais quelque temps que j’en ai envie…
Merci du partage de cette aventure.
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Merci, je suis ravie que l’aventure plaise. Chaque dimanche un extrait de mon carnet de voyage, en espérant rester captivante et te donner toujours plus envie et peut être même un itinéraire et de bonnes adresses ! Merci de prendre le temps de me lire. Le Canada c’est génial, je te souhaite vraiment de le visiter, le vivre ! Beau projet !
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C’est un plaisir de lire ton carnet de voyage !
Vraiment, ce pays m’attire irrémédiablement. Le Canada, plutôt qu’un autre pays, je ne sais pas pourquoi… et l’Ecosse, mais là c’est à cause de « Outlander » je ne sais pas si tu connais.
Je vais checker les deux premiers extraits de ton carnet. Merci !
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l’Écosse est sur ma liste, ce pays y était avant et y est souligné en gras depuis Outlander 😉
On devrait vraiment bien s’entendre !
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Donne envie d’y aller, marrant capitalism et trou du cul ! Bon dimanche
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