Depuis Avril la reprise de l’équitation, 5 mois donc, je n’ai fait que peu de chutes. La première, n’était pas de mon fait : la selle cosaque de voltige a tourné.
Jusque là, c’était ma seule chute.
Et puis la rentrée de Septembre arrive. Je décide de monter en cours collectif, c’est plus économique et les cours sont limités à 5 cavaliers, ils ne sont pas complet. C’est presque de l’individuel.
ça permet d’avoir envie de se dépasser. Les adolescentes sont sympas, un intérêt commun nous relie, il ne peut y avoir qu’une bonne entente. Alors, un après midi de septembre, un mercredi, sur mon beau connemara Jacquot, je prends beaucoup trop de confiance et j’arrive très vite sur un obstacle en descente au galop. Le saut est maîtrisé… Pas le virage au galop juste derrière. Eeeeeet un beau vol plané ! Le coxys est un peu douloureux, mais tout va bien.
Le samedi suivant encore endolori de la dernière chute, je monte Windoz, mon premier poney des débuts. Le têtu. Je constate que pour tout ce qui est simple et les changements d’allures, j’ai progressé, il répond aux commandes. Et puis arrivent les sauts en parcours et là… Difficile à diriger, à motiver. Ecarts et refus; je me retrouve ballotée, à cheval sur l’encolure et à faire un beau soleil par dessus la tête du poney.
J’atterris sur le visage. Le nez craque, le coin de mes lunettes me rentre dans la peau. Je sens que rien n’est cassé mais je suis sonnée. Je prends le temps de vérifier que mon nez est encore là, et que je ne saigne pas. Je remonte directement.
Le deuxième parcours, avec des croix et non des droits et au petit trot est mieux réussi. Néanmoins, je ne me sens pas capable de diriger Windoz sur un parcours en concours.
Compréhensive, ma professeure accepte de me laisser mon chouchou Jacquot pour les obstacles. Il est plus volontaire, souple aux commandes, presque autonome. Je sais bien que non, en tout cas, je suis plus rassurée avec lui, j’arrive à mieux le diriger.
Résultat : un coquart, l’œil au beurre noir à cause de ces fichus lunettes. J’imagine déjà les enfants lorsqu’ils verrons la maitresse aux allures de boxeuse.
Dans tout ça, ce qui m’interpelle, c’est la gestion de la peur, quand elle pointe ou pas. La chute du mercredi était plus violente puisqu’au galop et pourtant je n’ai pas eu peur, je n’ai pas eu mal, moins. Celle du samedi, plus surprenante, un arrêt que je n’avais pas anticipé. La première chute était de mon fait, la seconde dû à une réaction non anticipée du cheval. Je n’ai pas eu d’appréhension, ni de blocage suite à la première chute. Contrairement à la deuxième où j’étais sonnée, la tête douloureuse, et la peur que cela se reproduise.
La confiance, entre humains est importante, elle l’est aussi entre les hommes et les bêtes, et dans les deux sens.
Malgré la douleur et l’appréhension, j’ai réussi à remonter en selle directement et à refaire un parcours. Moins vite et moins haut, mais réussi tout de même, et avec le même poney.



