« Les profs, ça ne bosse pas, c’est toujours en vacances »

Dans la même veine que  » l’équitation ce n’est pas un vrai sport« , les préjugés sur les profs.

Victimes de la taxe passion,  » tu aimes ce que tu fais, donc ce n’est pas grave d’y passer la majeure partie de ton temps et offrir des heures supp« , les profs ont l’étiquette  » glandeurs  » qui leur colle à la peau. Ce qui a ( en tout cas a eu dans mon cas ) pour effet d’accentuer le temps passé à bosser pour contrecarrer ces soit disant trop de vacances.

Alors oui, nous avons le mercredi après midi. MAIS, je passe entre 4 et 8h de ce mercredi à préparer , adapter mes séquences et corriger.

Oui, nous avons juillet et août en « congés », bien que… L’année scolaire se terminant de plus en plus tard et reprenant plus tôt pour les enseignants, on passe de 7 semaines à 5. Tiens, comme tout le monde dit donc.

Et oui toutes les 7 semaines nous sommes en vacances. C’est un temps plus facile à adapter et ce serait mentir que de dire que je travaille à mon bureau 8h par jours pendant les vacances, non. Je bouge, je reprends de l’énergie. Cependant, mes soirées , mes nuits et la première ou dernière semaine servent souvent à préparer ou compenser le retard éventuel. Dans tous les cas, il y a des heures de travail.

Cette année, suite au burn out de l’année passée, j’ai décidé d’être plus attentive à mon temps de travail et me fixer des limites.

Malgré ces limites, le travail doit être fait et il m’arrive de déborder, plus raisonnablement qu’avant. Difficile de faire moins quand on est un minimum consciencieux.

24h par semaine de présentiel devant élèves.

+

Une demi heure à une heure de plus le matin , arrondissons à la baisse : 2h par semaine.

Le soir, je pars au plus tôt à 17h30, si je n’ai pas d’apc, et j’en ai deux soirs de la semaine. Ce qui repousse mon départ à 18h15,18h30. Arrondissons à 3h30 le soir pour la semaine.

Nous arrivons déjà à 29h30.

Le mercredi ajoutons le minimum+4h = 33h30

Et le weekend : j’y passe entre 6 et 12h, difficilement moins ( du moins pour l’instant) .

39h30 minimum par semaine.

Sans compter les concertations entre collègues, les réunions avec les familles, les équipes éducatives, les temps de préparation de dossiers spécialisés quand c’est le cas, la différenciation plus ou moins importante, je ne parle même pas des doubles ou triples niveaux comme j’avais l’année dernière.

On peut facilement monter, comme beaucoup de cadres, à plus de 40h semaine.

Et les enfants, ce sont des minis êtres qui n’ont pas toujours tous les codes, ont besoin d’attention, testent sans relâche parfois… Ont des vies compliquées, des émotions à extérioriser. Et je suis là pour eux. Ils n’ont pas à subir ma fatigue, mon énervement. Je dois être juste avec eux. Et nerveusement, même si avoir des plus grands et beaucoup plus supportable que les petits, ça reste une fatigue psychologique. Surtout quand on est une éponge émotionnelle et qu’à l’âge adulte, on lutte encore à apprivoiser ses émotions et les gérer.

Alors oui, pour être au mieux avec eux, j’apprécie les temps de pause, de travail à la maison et de pouvoir repartir différemment pendant les vacances scolaires. Même si la plupart du temps, je tombe encore de sommeil en rentrant chez moi et que malgré le contrôle accru sur mes horaires et mon investissement, j’ai du travail plus qu’il n’en faudrait le weekend.

Mais je suis fière de moi de réussir à lire un peu tous les soirs. Ne plus être la dernière à partir de l’école, la nuit tombée même en heure d’été, penser à mon bien être, être un peu plus organisée, mieux gérer la culpabilité générale…

De beaux progrès pour mon bien être qui vont forcément découler j’en suis sûre sur le bien être des enfants, l’entente avec mes collègues et ma vie en générale.

Et quand je vois les pénuries d’enseignants, les critiques mais pas d’actes derrière, j’apprends doucement à sourire et à faire de mon mieux.

Je sais que je ne suis qu’une  » prof aigrie donneuse de leçons » comme on a pu me le dire. Mais j’ai la qualité de me remettre constamment en question, travailler sur mes actes et les émotions, faire de mon mieux. Alors désolée si parfois, je suis las. Comme dans tous métiers, il y a des avantages et des inconvénients et comme dans tous les métiers de l’humain, ça écoeure parfois.

En bonne donneuse de leçon, je suggère que nous arrêtions de nous juger et nous critiquer sans que cela soit constructif les uns les autres. Un peu de tolérance, d’encouragement et de bienveillance, ça ne fait jamais de mal, bien au contraire.

Douce journée, bon courage à tous, que vous soyez au travail, en repos, en vacances, en arrêt, en difficulté qu’elle qu’elle soit.

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