Jour 47 19.10.2015
Le réveil est difficile. Je renverse mes Quaker sur la moquette de la chambre. J’ai du mal. Je suis au ralenti. Heureuse mais à morphe. Il fait gris, mais le ciel bleu pointe entre les nuages. Deux wapitis broutent devant l’immeuble. Nous prenons un bus où nous ne sommes que 15 personnes pour la journée. On se fait littéralement trainée de spot en spot nature. Entre mystère et surprise , la nature canadienne est surprenante.
Le Marble Canyon est entouré de montagnes carbonisées, auréolées de bandes nuageuses, mystiques. C’est le premier canyon que nous voyons ici. Un esprit pourrait apparaitre à tout instant. Nous rejoignons ensuite, après de nombreux arrêts au milieu de nul part, le fameux Lac Louise, Le château Fairmont fait tâche, mais c’est heureusement la seule construction.
Le glacier, la montagne, l’eau d’huile bleu profond, un azur brillant où les sirènes de Narnia, les esprits des amérindiens et la pureté du monde évoluent probablement. Je garde cette image intemporelle et irréelle en tête.
Une famille chinoise m’insupporte particulièrement. Je sui fatiguée et le manque de savoir vivre m’irrite grandement.
Mais c’est trop magnifique pour que je me fâche. Le paysage me happe toute entière. Mes yeux ont ils assez de capteurs pour saisir toute la beauté? Ce lac est enchanté. Je suis heureuse. Des pauses sur la route nous permettent de revoir des chutes d’eaux claires et bleues, les vieilles lignes de chemin e fer, des vieux wagons du Pacific Express. Je m’endors.
Et soudain le bus pile net. Sur le bord de la route un bébé moose, ce qu’on appelle un caribou mais qui est en fait un orignal est sur le bord de la route. Nous faisons demi tour mais des automobilistes l’ont fait fuir. Nous apercevons de l’autre côté de la route, la mère et son petit longer le bord de la rivière avant de s’enfoncer entre les sapins. Ils sont majestueux, doux. Tous les jours un nouvel animal !
Jour 48 Banff 20.10.2015
MEMO CERVIDES
Orignaux = Elans
Rennes : Wapitis et Caribous
cerfs
L’hôtel dispose d’un jacuzzi. C’est une délectation pour nos corps endoloris du voyage. Petite soirée tranquille.
Réveil en douceur, matinée au lit. Nous paraissons.
Journée shopping et détente. Nous rencontrons Frida, une allemande qui travaille au café du coin. Elle nous propose de boire un verre. Nous y allons et nous retrouvons à faire un friperie sympathique. Son amie polonaise propose un burger, nous déclinons, le budget se restraignant au fil du voyage et la fatigue grandissante et repoussons le verre au lendemain; La journée passe. Je tiens à changer mon piercing d’oreille. La veille, un gros bonhomme avec un tatouage sur le crâne m’a dit de repasser au salon. Je suis soulagée d’être servie par une demoiselle toute douce. C’est finalement un petit barbu aux ecarteurs impressionnants qui m’emène dans la salle. C’est assez grand, je suis surprise et regrette de ne pas avoir demandé un tatouage, le lieu m’inspire confiance. Il attrape les grosses pinces pour devisser ma prothèse d’origine. Il entend mon accent et quand je le fait répéter, il passe au français québécois avec un accent très mignon. Je fonds. Voilà, je me suis fait poser mon piercing au Canada, dans les Rocheuses.
Le soir, nous retournons à la piscine avant notre RDV avec Frida. Nous arrivons dans un bar aux allures d’Okhalagan ( bar rouennais, comme n’importe quel bar irlandais) , en plus grand et en plus vide. La discussion va bon train autour d’un verre de vin blanc canadien, entre anglais et français mélangé à de l’allemand. Une québécoise de 44 ans se joint à nous. Frida est adorable, une personne lumineuse, dynamique et très agréable à discuter. Nous rions d’avoir été la veille la journée de « retour vers le futur ». Nous parlons de l’hôtel de ses parents, celui de Romane, même de politique. Nous rions beaucoup. L’alcool monte très vite avec la fatigue et comme par magie, je deviens plus réactive en anglais. C’est une belle rencontre et le début d’une amitié sincère. ( ok, Romane a beaucoup plus entretenu le lien.)
Le bus a du retard. Nous attendons devant les montagnes. Le froid commence à être assez incisif. La route vers Vancouver est à l’image du reste, magnifique. Notre arrivée de nuit, un vendredi en fin de sortie nocturne pour les locaux est assez particulière.
laruchedemel.com 