Découverte de l’enluminure

Quand je suis entrée dans le monde de la reconstitution, j’ai cherché quelle activité pouvait me plaire afin d’apporter ma patte dans les deux associations qui m’accueillent. J’ai tout de suite pensé à l’enluminure et la calligraphie. Dessiner, écrire, faire preuve de créativité, une activité sur papier ou parchemin, ça me ressemblait bien. Pas facile de débuter seule! Concernant la calligraphie, j’ai essayé seule et je n’y ai pas pris autant de plaisir que j’espérais. Est-ce d’être gauchère, seule ou sans objectif précis? En tout cas, je n’ai pas souhaité me dégouter de la même manière avec l’enluminure. De plus, tous les livres que j’ai trouvé sur le sujet présentent ce qui existe, des œuvres Moyenâgeuses, mais aucun ne propose de guide technique.

Et puis, la reconstitution médiévale étant un petit monde, j’ai eu la chance de rencontrer l’année dernière une amie sur un camp pour qui c’est le métier! Le courant est tout de suite passé. Une femme solaire avec qui je me sens bien. J’ose demander si elle pourrait m’apprendre. La vie passe et, 21 et 22 juin 2022, arrivent, stage de deux jours pour découvrir l’enluminure. Il y a une autre amie de médiévales ! Des copines, de l’art, des discussions, de la découverte…. Quoi de mieux? Bienvenue dans mon initiation à l’enluminure!

J’aurais aimé rédiger un pas à pas. Je ne trouve pas cela très fair play pour ma professeure. Je vais donc faire un petit résumé en image et vous invite à tenter l’expérience d’un stage ou de cours hebdomadaires si vous souhaitez vous essayer à cet art.

Le vocabulaire

Ayant depuis toujours bidouillé l’art par moi-même, à la découverte spontanée, j’ai peu de termes techniques dans mes boites à mots. C’était un plaisir de pouvoir enrichir mon vocabulaire.
J’ai particulièrement aimé l’expression « charger son pinceau » comme on remplirait son sac de courses à ras bord, ou comme on chargerait les munitions d’un pistolet pour mieux tirer sur les injustices et les clichés, mieux dénoncer.

Les aplats
Consiste à remplir à la peinture une zone délimitée.

« Étirer la couleur » est vraiment parlant, on visualise le mouvement et l’impact.

Les techniques

Pose de la feuille d’or
Je n’aurais jamais pensé travailler un jour avec de la feuille d’or à 23 carats. Vraiment, je suis honoré de cette confiance qui m’a été faite. Outre découvrir de nouveaux matériaux, la feuille d’or nécessite de la délicatesse et d’être bichonnée. On place un gesso spécial (différent de celui qui sert à préparer les toiles) puis, à la pince à épiler et à l’aide de son souffle chaud qui vient des poumons (qui vient de là, qui vient du blues, version bardcore bien sûr), et on dépose la feuille d’or, qui va se décoller de son support de papier de soie (quand support il y a).

Travail des pigments et dilution
Habituée aux tubes de gouaches ou d acrylique déjà prêts, encore débutante à l’aquarelle, je n’avais jamais utilisé le couteau de peintre ni pris la mesure de l’importance de la dilution. Jouer avec les pigments est agréable. Faire ma petite chimiste pour trouver les couleurs est la bonne nuance me plaît. Si le travail est réalisable avec de la gouache fine, c’est très tentant de chercher des pigments pour m’amuser par moi même.

Pinceau sec ou humide
Tout comme la dilution, j’ai pu expérimenter l’importance d’utiliser des poils très imbibés, humides ou au contraire séchés, parfois même à l’extrême sur un essuie-tout ou avec les doigts. Et la magie des pigments opèrent en marquant alors que de prime abord, j’aurais pensé au plus rien ne subsistait sur le pinceau. Plis on rajoute plus il est préférable de travailler à sec pour ne pas réactiver les pigments des couches précédentes.

Tout comme la dilution, j’ai pu expérimenter l’importance d’utiliser des poils très imbibés, humides ou au contraire séchés, parfois même à l’extrême sur un essuie-tout ou avec les doigts. Et la magie des pigments opèrent en marquant alors que de prime abord, j’aurais pensé au plus rien ne subsistait sur le pinceau. Plis on rajoute plus il est préférable de travailler à sec pour ne pas réactiver les pigments des couches précédentes.

Les passages
L’impatiente que je suis à tendance à vouloir réussir du premier coup, au prix d’une oeuvre ratée. J’ai donc pu constater que la marque de peinture ne dépendait pas tant de la quantité de matière sur le pinceau mais du nombre de passage, surtout à sec pour les dernières couches du motif. Repasser jusqu’à 4 fois après temps de sèche.

La goutte
J’en ai entendu parler par mon amie de stage qui a déjà pratiqué 8 ans de cours d’enluminures et adore cette technique. Elle consiste pour réaliser les fonds notamment de charger le pinceau de façon très dense et d’étirer la goutte de pigments dilués sur la surface sans que les poils ne touchent le support. La technique est relaxante bien qu’il faille veiller à ne pas faire de trop grands mouvements qui laisseraient sécher la peinture là où on ne veut pas laisser de marques.

Transparences
Sujet du stage, des passages secs de blanc, attendre que ça sèche, ne pas passer plusieurs fois au même endroit pour ne pas arracher…

Ombres et dégradés
Les jeux de lumières qui donnent vie à l’illustration. La technique qui peut vite faire grossière si on bourrine ( et oui, je bourrine souvent). De gros progrès sous la direction d’Elsa avec des passages secs et méticuleux, une recherche de dégradés qui en jettent.


Dans le sens du poil
Comme les caresses, le pinceau est un petit animal sensible. Pour économiser les poils de marte, mais surtout pour ne pas défoncer son sujet, on peint dans le sens du poil.


Lent et précis!
Ce que je retiendrai de ce stage : un geste sûr, lent, précis. Fini mes petits coups de pinceaux en mode impressionniste ! Terminé de m’envoler dans des gestes amples. Ici, il faut prendre son temps, être aussi chirurgicale que possible dans le geste. Quel défi pour moi ! Je constate néanmoins que j’en suis capable et qu’avec de l’entrainement ce sera de mieux en mieux. Je garde le cap et je retiens la leçon.

Les anecdotes
Donner de son corps
La malicieuse Elsa nous avait demandé de ne pas nous laver les oreilles. J’ai cru à une petite blague pour brouiller les pistes et détendre l’atmosphère. Et bien non, nous avons véritablement besoin de notre cérumen pour la pose de la feuille d’or! En effet, il arrive que le gesso bulle. Le contact entre la cérumen et le gesso permet d’éclater la bulle. Fascinant
Dans la même veine, si on a le malheur de déposer des pigments sur la feuille d’or, rien ne sert de tremper son pinceau dans l’eau pour essayer de rattraper… Il suffit de lécher les poils pour les imprégner de sa salive et la salive effacera à merveille la couleur de la feuille d’or.


Lando
Une des élèves a amené son fidèle compagnon Lando, Bearded collie de 8 ans un peu foufou, très câlin et adorable, avec une manie de passer sous les tables au moment de réaliser des motifs précis. « Attention chien! » est devenu le signal où tout le monde lève le pinceau en attendant de localiser la grosse truffe loin de nos genoux. La difficulté supplémentaire à poils.

Lando le bearded collie

Les +
Confiance et bonne humeur
Le gros plus de ce stage c’est d’avoir la chance de connaitre une amie professionnelle dans le milieu de l’enluminure. Je me suis sentie totalement à l’aise, nous étions « entre copines » et même si c’est un travail de concentration et de minutie, il était agréable de pouvoir discuter et rire en même temps.


Professionnalisme
Malgré un stage à domicile et la familiarité, j’ai trouvé le stage très professionnel tant sur l’attitude, la durée, le pas à pas et les explications, l’accompagnement personnalisé pour chacune… Vraiment, Elsa est une super prof, et ce n’est pas parce que c’est ma copine !


Vocabulaire et technique
Outre faire des choses nouvelles , j’ai vraiment appris des mots propres à la pratique et des techniques. Je ne rentre pas sans rien en tête.


Résultat dès le début
C’est extrêmement satisfaisant de constater sa marge de progression fulgurante et de pouvoir rentrer au bout de deux jours avec sa création.


Matériaux et Matériels
Merci à Elsa de nous avoir permis d’utiliser du matériel de qualité. Chaque élève reçoit sa petite boite avec les pinceaux, couteaux, gommes, mines… On se rend vraiment compte de l’utilité d’avoir de bons outils. Je n’aurais jamais pensé avoir l’opportunité pour une initiation de travailler sur du parchemin en peau de chèvre ni manipuler de la feuille d’or.

Les –

Je dirais qu’il n’y en a pas… Si ce n’est le temps que demande la réalisation d’un petit sujet. Pour celui ci, il a fallu compter entre 10 et 16h ( un peu du mal à me repérer sur les temps de pauses et d’explications).

Gesso d’enluminure en rose pâle pour la pause de la feuille d’or.
Je trouve que le dessin avec simplement l’encre de chine et la feuille d’or, même pas encore polie à l’Agathe a un charme fou
Le matériel. On peut voir a dessus de l’enluminure l’échantillon qui permet de poser les couleurs des aplats pour tester les motifs et techniques avant de passer sur l’œuvre final
Tellement fière de ma luciole !
Modèle original d’Elsa Millet http://elsa-millet.com/ @Elsa Millet Enluminure sur Facebook

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