
Une intro après l’écriture de ce texte resté sans titre. La devise de mon monde intérieur m’est apparue à la phrase finale : Liberté. Amour. Désir.
La liberté d’être ce que j’ai envie d’être, de faire ce que je décide. Ces derniers mois, je travaille à me libérer de fardeaux personnels, ou au contraire qui ne devraient pas être les miens. J’apprends à expérimenter le sentiment de libération et la liberté de choisir et de m’affirmer. Libre de m’aimer et d’aimer qui je veux.
Aimer, parce que l’amour, ça nous pousse. J’ai longtemps aimé l’idée d’aimer. J’ai longtemps été infirme à aimer sainement, aimer librement. Aimer pour de vrai. M’aimer moi. Aimer tout court. Et aujourd’hui, j’essaie de voir l’amour et de faire l’amour au sens large .
Désir car une vie sans désir est une survie. Le désir nous pousse à avancer. Le désir est un sérieux moteur. Je préfère être régie par mes désirs que par ceux des autres. Encore un apprentissage nouveau.
Alors il est temps de parler de ma vision plus mature, large et en confiance de l’Amour, des amours, des désirs, qui peuvent être liés ou non à l’amour, et de la liberté. Vaste sujet. Grande mise à nue. Message principal : Aimons-nous, respectons-nous, soyons libres !
J’ai vu ces derniers jours un interview de Catherine Lara (si tu ne sais pas qui c’est , je me sens très vieille… Va étoffer ta culture en écoutant cette vidéo:
) qui disais « Enlevez vos étiquettes, parler d’amour, ne parlez que d’amour. » Que je suis d’accord avec Madame Lara. Sommes nous vraiment hétéros, homos, bi, pan, poly, mono… On est attirés, on est passionnés, on est l’amour et puis c’est tout.
Très longtemps que je n’ose pas partager cet article. Très longtemps que je le lis, le relis, que ma situation se module, évolue. Il faut bien se jeter à l’eau pour le bien du plus grand nombre. Pour la cohérence. Pour toutes les bonnes causes.
Aimer, l’amour. C’est un peu surfait non? Au contraire, bien souvent, on le défait trop facilement. Au nom de principes, d’idéaux, de fantasmes… L’amour est grand, pluriel, varié, libre. Et pourtant l’amour est souvent prisonnier, geôlier, conditionnel, douloureux.
Je me questionne sur tout ce qui est projeté sur le sacro-saint amour. Qui a essayé de mettre l’amour en bouteille ? De conventionner l’inconventionnelle? Pourquoi les poètes et les écrivains ont cherché à cristalliser l’Amour fou, l’Amour unique, passionnel, destructeur? Un amour duel. Un amour bien religieux, bien comme il faut. Aimer, qu’est ce que c’est ?
Depuis l’enfance, patriarcat n’y est pas pour rien, on est bercés d’illusions sur l’amour du prince charmant, de la vie mari, bébé, chaumière, super fourneau et carrosse avec place pour le labrador. Est-ce vraiment la seule manière de donner et recevoir de l’amour dans ce bas monde? S’en est une, mais loin d’être la seule. Je peux donner tant d’amour à différents enfants qui ne sont pas les miens. Je peux aimer différents hommes ou femmes sans jamais leur appartenir, je peux aimer passionnément sans jamais m’arrêter à un seul ni me marier. Je peux aussi me « caser » et continuer à distribuer de l’amour.
L’Amour unique n’existe pas. Est ce que cela veut dire que si j’ai aimé et que je suis désaimée, j’ai perdu ma carte, Ça y est? Est ce que je me fourvoie en me questionnant » est-ce possible de ressentir plus fort avec un.e autre ? » Et si cela nous enfermait dans une peur et un besoin constant d’exaltation qui, dans une relation vraie, une relation saine et durable, par les aléas de la vie, ne peut par essence rester passionnelle. Parce que la beauté de l’amour profond c’est qu’il est inconditionnel et donc, peut faire face à la fatigue, la lassitude, le calme, les troubles et tout un flot du quotidien qui empêche les émois de la passion et qui pourtant paradoxalement font grandir ce même amour.
On confond souvent amour et désir. Ils sont évidemment et souvent cumulables. Ils peuvent encore plus souvent être séparés. J’aime ma famille, je ne désire pas les membres de ma famille. Je désire cet homme ou cette femme qui passent et que je ne connais pas. Je ne les aiment pas.
Pourquoi les amours ne seraient-ils pas cumulables, de même que les désirs ? Car parfois, il y a des amours interdits, non conventionnels, des amours qui sont à mi-chemin entre l’amitié, le désir et l’indifférence. Des amours qu’on cantonnera, qu’on ne laissera pas se déployer. Des chemins qui se croisent pour un temps ou pour toujours. Des corps qui se répondent, des âmes qui se soulagent, se reconnaissent à travers le temps mais qui ne s’aimeront jamais comme les autres amours. Qui ne construiront pas mais voguerons ensemble un temps, referont des escales. Ou pas. Chaque amour est différents. Il est dommage pour chaque protagoniste de se priver des uns au profit d’un autre.
L’adultère ne se base que sur la trahison. cependant, est ce que je trahis mon amour inconditionnel et intemporel pour toi en aimant passablement voir modérément un autre ? Si j’ai deux enfants, mon amour va se multiplier et non se diviser, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les amants? Et si je t’en parle, de ces amours, qui n’en sont pas, pas vraiment, pas comme toi, différent tout simplement, est ce de la trahison ? Non. Laisse moi te parler. Parle moi. C’est notre confiance et ma présence dans les épreuves de la vie que je ne dois pas trahir. Le corps n’est qu’accessoire, les sentiments différents. Tant que nous parlons, tant que nous nous confions sans crainte et sans tabou.
Parfois la trahison est dans un silence. Un non dit, un manque d’action, de considération. Et c’est pire que de lier avec d’autres humains. Bien pire.
Je me suis longtemps interrogée, j’ai réfléchis, j’ai retourné, j’ai expérimenté. Prisonnière dans des relations fermées classiques, ma tromperie était un signe de fin. Ma peur des autres femmes le reflet de mon propre manque de confiance en moi.
Le jour où tu m’as dit » je ne suis personne pour t’interdire quoi que ce soit, fais ce qui est bon pour toi tant qu’on en parle, tant que tu reviens« , je ne me suis jamais sentie aussi paradoxalement libre et tienne. Et je t’ai plus aimé encore à travers les autres rencontres qui autrefois sonnaient le glas du couple initial. Je considère une relation première, sûre, un Noyau durable, sur lequel baser ma vie, un amour sain et inconditionnel avec qui construire et avancer. Le reste est un bonus pour mieux vivre, mieux expérimenter, mieux vivre. Une possibilité.
Cette conception permet une arborescence de liens et de relations diverses et variées. Nous ne sommes pas que des corps, nous sommes des âmes, nous avons besoin de nous lier, nous relier physiquement un temps, ou bien par la parole, sans parfois nous délier de façon tranchée. J’ai besoin de tous mes amis avec leurs diverses facettes, leurs défauts et leurs qualités. J’ai besoin de ces amis aussi qui se trouvent dans un entre deux ambiguë, sans ambiguïté.
C’est la liberté que je prône. La liberté d’être ouvert, d’être libre. La liberté de ne pas s’arrêter aux codes qui ne sont pas les nôtres, dans le respect de chacun. D’un accord commun, s’ouvrir les portes à toute rencontre, toute possibilité, sans pour autant les provoquer. Laisser une porte ouverte. Un possible qui alimente le noyau de renouveau et de confiance.
Je n’ai pas eu beaucoup d’amants. Je n’en ai pas beaucoup. Ce n’est pas le nombre qui importe. Je ne suis pas en recherche. Simplement la possibilité que ce fut, que ce soit possible m’oxygène. C’est la compersion d’accepter que l’autre soit heureux sans nous dans son intimité, d’être témoin de l’amour des autres en étant de passage dans leur intimité, c’est s’autoriser à garder son intimité propre. Je suis libre. Je suis amoureuse. J’ai l’équilibre de ma féminité. Enfin.
D’hier et d’aujourd’hui, probablement de demain, je respecte et je remercie chaque homme et chaque femme que j’ai laissé partager mon intimité, brièvement, plus longtemps. Avec qui nous avons essayé de construire, juste nous consoler, simplement nous découvrir pour mieux s’abandonner. Les désirs, le potentiel, l’attention, la tendresse, l’attirance, les échanges. Les rencontres fugaces, les amours déchirés, les rencontres inattendues, les manqués… J’ai aimé, j’aime, à ma manière, à la manière qu’il était permise à ce moment là. J’ai offert, j’ai partagé, j’ai tenté. Des branches à mon arbre de vie, autant de moyens d’atteindre la lumière pour solidifier le tronc.
Chaque être apporte du soleil et de la vie à la mienne. » Tu fais sourire mon Coeur », chacun à votre manière.
Et toi, le seul qui partage au quotidien ma vie, toi qui m’accepte pour tout ce que je suis, qui me fait grandir. Toi qui est si doux, si droit et honnête. Aimant et tolérant. Un soutien à toute épreuve. Mon pilier, mon refuge, l’unique, mon présent et notre avenir à construire, je t’aime.
Et je m’en veux terriblement de ne pas réussir à bien te faire passer mon amour et ma reconnaissance. À commettre ces trahisons plus grandes que celles de la chair. À te blesser par mon inattention et mon immaturité.
Pour la première fois je crois que j’accède à des hauts degrés d’amour en pouvant être moi, être libre de tout. Reste à l’acter. Dans l’action donc. Par attention, considération, anticipation. J’y travaille. Et je te remercie de ton ouverture d’esprit, ta souplesse et tes idéaux.
S’endormir l’un près de l’autre reste le meilleur moment de chaque jour. Projeter simplement et sûrement ensemble, l’essentiel.
Chacun est libre d’interpréter ce texte comme bon lui plaira.
Pensez ce que vous voulez, vivez ce que vous avez à vivre. Je suis libre.
Je suis libre, tu es libre, il est libre, elle est libre, iel est libre, nous somme libres, vous êtes libres, ils sont libres, elles sont libres, iels sont libres.
Liberté. Amour. Désir.

Un texte très beau, très fort, qui me parle beaucoup et qui est très libérateur je trouve aussi.
Une belle ode à l’Amour avec un grand A et non à celui qu’on tente de faire rentrer dans des cases qui l’oppressent et le maltraitent.
Bravo et Merci!
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Merci ! Ravie de ne pas être la seule à me libérer à travers ces mots ☀️
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