Rêve de février 2022. J’ai rêvé que j’étais un homme. J’ai rêvé que j’étais noir. Et que je vivais des faits tragiques. Avez-vous déjà fait des rêves où vous changez complètement d’identité?
Un décor à la peaky blindées.
Il fait nuit dans les rues sales. Quelques lampadaires laissent apparaitre les murs recouverts d’affiches déchirées, autrefois bigarrées, désormais délavées. Je ne suis pas le seul à être là. Nous sommes une dizaine. Les petits appartements où nous vivons sont surpeuplés. Il parait que la nuit, on peut entrer dans le centre commercial. Alors on se rejoint tous et, on passe la porte. De fait, toutes les sécurités sont inertes à la nuit tombée.
Nous marchons dans les allées, en regardant les produits dans la pénombre. Je ne touche à rien. Je réfléchis. Je ne comprends pas pourquoi les blancs, eux, ont le droit de venir ici et consommer. Et que nous non. Je ressens un profond sentiment d’injustice, d’abandon, d’incompréhension.
Lumières rouges. Alarme assourdissante. Un de mes camarades a décroché de son cintre une veste pour l’essayer. La tentation était trop grande et le piège si grand. La panique. Des fourmis dans mes jambes. Courir, rester? Mon corps ne sait plus. L’adrénaline et l’instinct de survie me poussent à courir en me penchant. Des détonations. Tout proche de la sortie, je trébuche sur un corps sans vie. Mes chaussures sont maculées de son sang. Je revois son regard vitreux encore vif quelques secondes auparavant.
La visite du magasin se transforme en boucherie. Des policiers blancs matraquent et fusillent tous mes semblables qui se font prendre. Et moi je cours, les images d’horreurs imprimées sur mes rétines. Incompréhension.
J’arrive dans le ghetto où les fenêtres sont ouvertes. Il n’y a pas de portes aux immeubles. Il faut être agiles pour quitter les étages. J’atterri dans un bar bondé. Les serveurs me houspillent, je ne devrais pas être là et je salis tout. Je déguerpis en m’accrochant à la gouttière. En contrebas, j’aperçois les uniformes qui sont à mes trousses. J’arrive dans ce qui ressemble à un bordel. Les femmes acceptent de me cacher.
[ Réveil brutal ]
Je vois que nos nuits se ressemblent à quelques détails près. Un cauchemar est un moyen de notre inconscient pour nous dire qu’il y a une information à traiter! Laquelle, à nous de voir, de capter le message, il n’est pas toujours si évident.
Un rêve sera toujours alambiqué ou alors il ne sera pas…
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