Rêve du 30 mars 2022 – « légèrement » romancé. (ajouts de prénoms et de connecteurs « relativement » logiques).

Sa démarche fait tressauter les plis de sa jupe plissée verte et le brushing de son carré roux. Clarisse allait entrer chez elle en se félicitant d’avoir effectué son dernier voyage sous couverture lorsqu’elle aperçue au moment de saisir la poignée que la porte n’était pas complètement fermée. Un tout petit jour, infime. Qui lui sauta aux yeux. Elle regretta immédiatement son pas assuré dans le couloir qui avait fait résonner ses talons si forts. Qui que ce soit, l’intrus avait dû l’entendre. Elle reprend aussi naturellement que possible son chemin, vers l’escalier au bout de l’étage. Grincement dans son dos, pile lorsqu’elle tourne dans l’angle, au bord des six étages à descendre. Son coeur cogne dans sa cage thoracique et le sang crisse dans ses oreilles. Tapie dans l’angle, elle attend que son assaillant s’élance dans l’escalier.

Un homme en smoking noir apparait, pistolet à la main. Clarisse dans un élan le pousse par dessus la balustrade. Elle ne comprend pas, mais il agrippe dans sa chute des acolytes postés à chaque étage. Coups de feu survenus de nul part. Des corps s’arcboutent sur les rembardes de l’escalier. C’est une chorégraphie macabre d’hommes et de femmes en smokings noirs qui s’écroulent.

« Tous là pour moi? » pense-t-elle surprise?

Déjà, elle n’avait pas compris pourquoi l’avion qui la ramenait chez elle s’était mis à tourner sur lui-même. Elle suppose désormais un combat entre le pilote et un smoking. Tout s’explique, ils savent qu’elle était là. Et ils veulent sa peau.

Les coups de feux venaient de Gabin et Max, deux adolescents qui ont déjà fait une mission rapide avec elle.

« Ils vont en envoyer d’autres , on file ! »

Les trois acolytes courent vers l’appartement de Clarisse, se jettent par la fenêtre et arrivent dans une fontaine en roche naturelle. Clarisse découvre avec surprise que, oui, c’est vrai, elle vit sur une île exotique.

On entend que ça s’agite dans la maison. Les smokings n’ont pas mis longtemps à envoyer du renfort.

 » Grand père a envoyé un bateau qui nous attend derrière l’éperon rocheux là » dit l’un des garçons. Ils se dirigent à la nage vers l’endroit indiqué lorsqu’un papier au fond de l’eau attire l’attention de Clarisse. Elle essaie de nager jusqu’au papier. Elle sait qu’il n’a pas coulé là par hasard. Elle devine l’encre qui s’élargie. Clarisse brasse à large mouvements vers le fond , vers le papier qui a été laissé pour elle, c’est certains. Le ses poumons se serrent, elle a le sentiment que sa cage thoracique et ses lèvres vont s’ouvrir. L’air de ses veut s’échapper lui aussi. L’un des garçons la tire par le bras pour la faire remonter de justesse. Le mot est perdu. Un autre un peu plus loin sur la roche est endommagé mais encore lisible  » par là ». Ils voient de fait un bateau qui commence à partir. Clarisse est partagée entre la panique de le rater et l’intuition de le laisser filer.

Ils ont à peine le temps de se plaquer et se confondre dans les rochers que les smokings sautent par la même fenêtre et se ruent sur le bateau qui a commencé à démarrer.

C’est un petit répit. Néanmoins, ils vont très vite se rendre compte de leur méprise. Ils s’extirpent de l’eau et se mettent à déambuler dans les rues bondées de gens venus de tous horizons, essayant par tous les moyens de rejoindre une le port artificiel qui leur permettra… En réalité, on ne sait pas, mais une vie meilleure, ils l’espèrent. Clarisse est libre, indépendante et n’a pas ce besoin. Cela ne l’empêche pas de ressentir une profonde compassion pour ces gens qu’on a amené sur l’île et qui souhaite aujourd’hui reprendre leurs vies en main.

Sur le porte avion, les smokings sont partout. Clarisse est toujours de vert vêtue, brushinguée et laquée contre vents et marées. A la fois si singulière dans le décor et si discrète. Elle se demande si un jour elle pourra revenir à une vie tranquille. Mais il faut en finir avec ce réseau.

[ J’exploite ou je n’exploite pas plus ce rêve? des avis? j’attends les retours ! ]