Je vois quelqu’un … Oui, je me fais suivre par un psy, et alors? 1

Une chanson qui ne peut pas mieux décrire ce que c’est que de consulter pour les premières fois un psy… Et pourtant, j’encourage chaque lecteur, chaque personne à le faire. C’est constructif. Faire « sauter la cage », casser la carapace, ça peut faire du bien

En vrac des extraits du cahier du psy de 2011, qui m’a accompagné et que j’ai encore précieusement aujourd’hui. J’ai développé d’autre carnets : celui de ce que je fais pour prendre soin de moi/ Celui des émotions et des progrès apportés par la psychothérapie (et ça avance ! ) et le cahier de l’avenir professionnel à mettre en place.

DISPARAITRE

DISPARAITRE

Je veux disparaitre. Devenir invisible et insensible. M’effacer de la vie. Que je ne provoque plus la souffrance des autres avec la mienne. Que les fourmis et la boule dans mon ventre me quitte. Ne plus jamais pleurer. Ne plus jamais avoir mal à l’être comme ça, sans raison. Disparaitre d’un coup d’un seul. Disparaitre de cette vie où je ne trouve pas ma place, où j’encombre. Disparaitre et ne plus enfin avoir à me confronter au regard des autres et pire, à mon insoutenable regard sur moi même. Je suis impitoyable. Sans raison. Je tourne en rond, j’erre sans but, sans raison. Je suis inutile aux autres. Inutile à moi même. Et je ne suis qu’une source et un réceptacle de douleur. Disparaitre pour ne plus avoir mal. Disparaitre pour ne plus devenir hystérique, tout en larmes et en soubresauts que je ne reconnais pas. Disparaitre à défaut de crier, hurler , m’arracher le ventre, le coeur et la tête. Disparaitre. Me faire toute petite comme je le fais déjà en me terrant dans un coin, les jambes ramenées sous mon menton, le dos vouté ou blottis sous les couvertures. Que je suis pathétique à vouloir devenir toute petite pour disparaitre et échapper à la vie. Quelle lâche, quel gâchis. J’ai tout pour être heureuse mais il y a tant d’incompréhensible mal être qui prend les devants. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je suis vide. Je peux déjà commencer mon travail d’illusion. Mon âme est déjà désertée. Je ne suis plus qu’une coquille vide. Il ne reste qu’un oisillon mort à l’intérieur. Je veux disparaitre. Partir dans un au delà où je ne souffrirais plus, où personne ne souffrirais. Je veux vivre dans un monde utopique et échapper à la réalité. Disparaitre. Je veux juste disparaitre et ne plus criser, ne plus avoir honte de moi, avoir mal de moi. Je veux m’éclipser. Comment disparait on? Je ne suis malheureusement pas magicienne.

Quand je me retrouve en larmes, en cris, en fourmis, quand je suis devant ma médiocrité, mon manque d’ambition et de projet, devant mon vide intérieur. J’ai tout simplement envie de disparaitre. Parce qu »il ne resterait que ça pour échapper à la douleur. Ma douleur et celle que je provoque. Ne plus être un poids. Ne plus être. 

« Il est temps de te bouger, d’arrêter de t’écouter ». Si seulement. C’était tellement plus simple quand je ne m’écoutais pas. Tellement plus simple de me bouger, de remuer en tout sens, de vaquer à mille et une occupations et ne pas penser à moi, à mon moi profond qui aujourd’hui me submerge complètement. J’aimerais tellement réussir à « bouger », à retrouver la motivation que j’ai perdue, le semblant de confiance en moi que j’avais en moi que j’arborais, les projets que je tenais fermement à mettre en application. Aujourd’hui je ne sais plus rien? Je n’ai plus d’envie. Effectivement, je ne suis pas à plaindre. J’ai l’essentiel et le superflu. L’amour de ma famille et de mes amis, la plupart du moins, une bonne situation, à l’abri chez papa et maman, et toutes les possibilités s’offrent à moi. Bien sûr que je devrais aller de l’avant, que je devrais foncer. Mais je ne peux pas. Je n’y arrive pas. Je suis paralysée. Paralysée par la peur, par la douleur. Paralysée par mon vide intérieur. Je suis bloquée dans cette parenthèse qui ne cesse de s’étendre, se prolonger. Je n’en vois pas le bout, pas de fin, juste une triste fin.  » C’est fini, ça va finir, ça va peut être finir » ( Beckett Fin de Partie) Mais comment? Et comment sait on qu’il « est temps » de bouger? Si j’avais tout contrôlé, je n’aurais jamais cessé de bouger. J’aurais préservé ma joie de vivre, mon énergie et tour ces buts que je m’étais fixés et que j’ai déjà oubliés. Comme je suis frustrée de me retrouver dans cette situation. Comme je m’énerve. Je n’en finis plus de m’en vouloir, de me détester, de me répéter, de vouloir me secouer sans y arriver. J’aimerais reprendre ma course effrénée vers des envies, mais je n’en ai plus la force. Mon corps dit non, ma tête dit non. 

Et toutes ces phrases me touchent vraiment. Me heurtent.Peut être est ce une solution. Me cogner jusqu’à ce que je bouge de nouveau et arrête de perdre mon temps. J’essai de bouger mais je n’y arrive pas. Et quand je le fais, c’est de travers et je ne me sens pas à ma place. J’ai envie de fuir. mais comment? Comment fuir son entourage et sa propre personne. Comment fuit on sa vie? Comment fuit on la vie? 

Je suis lâche , j’ai honte de moi, de ce que je suis, de ce que je fais, rien? Et toutes ces réflexions qui ne m’aident pas. Elles font encore plus de mal. Car je sais qu’ils ont tous raison. Je sais que je devrais me secouer, me bouger. Mais pour faire quoi? 

« Caught in a Trap ». 

Vomir. J’ai envie de vomir. Constamment. Régurgiter ce qui me fait mal au fond de mon estomac. Cracher tout ce mal hors de moi. Rejeter au loin et à jamais ces inconnus douleurs qui me bloquent. Ça me dégoute. Je me dégoute. J’aimerais vomir tout ce dégout et redevenir normale. Heureuse, satisfaite. Ne plus être cette éternelle frustrée colérique en peine. Redevenir raisonnable, logique, objective. Faire la part des choses et ne plus me laisser étouffer par toutes ces nausées incessantes de contradictions. Crier, vomir. Sortir tout ce qui est là, contre mon gré, de la manière la plus violente et la plus rapide qui soi. J’en ai marre. Je voudrais m’abandonner. Me laisser là. Laisser la frustration, la colère et la douleur de côté. Et puis disparaitre. 

Parce que parfois, c’est là, trop fort, et je ne vois pas de solutions, pas d’issus. J’ai peur et je suis coincée là. 

Ecrire parce que je ne sais faire que ça. Ecrire parce que c’est la seule cure que j’ai trouvé à mon mal. Mon esprit malade. Cette impossible habitude de « psychoter » pour tout. Toujours, tout le temps, même quand je sais que je ne devrais pas. Parce que c’est plus fort que moi, c’est toujours là, toujours quelque chose en attente, en suspens, à venir, d’indécis. Et je ne supporte que la sureté. Pour ce qui est du travail, du formel. Je peux être rock n roll sur le reste, tout mais pas là. Et ces derniers temps, le sort veut que je sois dans un état proche du paroxysme dépressif de l’angoisse. Depuis mon plus lointain souvenir, l’idée que je me faisais de moi était une petite fille sans vague, sans soucis et sans histoire, prête à tout pour être la plus parfaite possible. Et depuis toujours quand je me fixe une idée, un objectif, je l’atteins, quoi qu’il m’en coute. Parce que l’idée s’imposant à mon esprit est forcément la bonne, trop murement réfléchie pour avoir une alternative. C’est au bout de dix huit ans que le système à failli à son irréprochable sureté. Après des années à envisager l’université comme la seule voie possible, à me voir pour des années et des années à l’abri à l’école, dans ma réalité cloitrée dans une bulle aseptisée, c’est un monde qui s’écroule que de ne pas tenir plus de deux mois . Pour quelqu’un qui a toujours cherché à se prouver qu’elle avait un fort caractère, c’est encore plus dur de ne pas avoir pu rebondir, malgré les traitements de faveurs, toutes les opportunités et la forte impression que mon dossier dégage. Avoir tout gaché, saisi les chances pour les relancer loin de moi ensuite. La petite fille modèle et son dossier irréprochable sont désormais obsolètes. Ils ne sont plus et n’ont de toute façon plus aucun effet à présent . Il ne suffit que de quelques secondes pour tout ruiner parfois. Sans explication, sans motif, sans alibi, sans aucune logique pas la moindre. Quelle frustration de ne pas savoir d’où vient le blocage, le trop plein !

Avoir mal de se sentir inférieur, de l’être. D’être sortie du système, ne plus avoir ma part d’envies, d’ambitions et de projets. Qu’ils soient tous tués dans l’oeuf, ne dépendent pas que de moi. Ne pas être comprise, ou pas très bien . Etre seule dans ma souffrance, dans mes questionnements. Même entourée, je suis la seule à pouvoir mettre fin à tout ça et j’ignore comment. Je ne sais pas ce qui devrait me sauter aux yeux. Je ne sais pas quoi faire de ma vie et c’est vertigineusement déstabilisant, rabaissant, humiliant. J’ai de la volonté à faire quelque chose de ma vie, seulement je ne sais pas quoi ? Je recule, je ne me sens capable de rien, tout me passionne, et pourtant rien ne m’intéresse. J’ai peur. Une peur constante, irrépressible de mes décisions, mes choix, de faillir à mes objectifs encore une fois, de rater ma vie, définitivement cette fois. J’ai peur de perdre ce que j’ai de plus cher, mes amis, ma famille, lui qui m’est arrivé sans que je m’y attende et qui m’a permis de passer au delà de ces angoisses incessantes, pour un temps du moins. Parce que c’est encore là. Serais je un jour tranquille et débarrassée de mes démons ? J’aimerais ne plus jamais les ressentir en moi, envoyer des armées de fourmis dans ma tête, la panique et l’angoisse dans ma poitrine et tous mes muscles, me couper le souffle et me faire pleurer et hurler encore et encore. Je ne veux plus me sentir folle . M’entendre dire «  non pas les fourmis ,pas les fourmis », c’est douloureux, redoutant premièrement ces fourmis, mais surtout de m’entendre supplier à voix haute mon propre moi. J’ai toujours cette part de folie en moi. Une folie dangereuse, malsaine, incontrôlable, insensée. Il m’arrive de me demander si elle me passera un jour, comment mes proches peuvent ils gérer ça et comme puis je me permettre de leur imposer ? Je n’ai pas le droit. J’y pense encore parfois. A en finir. Pour ne pas que ça recommence. Pour partir sur du bonheur, du positif. Mais je ne suis plus aux crises de démences qui me prenaient en otage de moi même si souvent ces derniers mois. J’arrive toujours à me raisonner. Mais je garde cette option à l’esprit . Pour quand je serai vraiment insupportable pour mon entourage, pour quand je ne pourrai plus me regarder dans un miroir, quand je me sentirai sombrer dans une folie inconnue encore plus violente que celle ci.

Dissimuler. Je cherche à dissimuler cet état de noirceur, de tristesse et de folie. Parce que je ne peux pas infliger mon être pourri de l’intérieur aux autres encore une fois. Je ne veux pas les décevoir, pas les faire souffrir, pas encore une fois. Je suis coincée dans ma propre détresse dont moi seule ai la possibilité d’y mettre un terme. Je cherche, je me bouge cette fois, je suis active, je me renseigne, je tente des percée de ci de là. Mais tel un midas malchanceux, tout ce que je touche s’avère s’écrouler. Tout ce que j’entreprends n’est qu’échec ou temporaire. Et je ne suis capable de rien. Je n’ai pas confiance en moi. Je n’en avais pas depuis ma naissance, mais là je suis à un paroxysme de manque de confiance phénoménal. J’ai tellement peur de prendre les mauvaises décisions. De signer moi même ma fin. Cette incapacité à choisir s’aggrave avec cette sensation que tout ce que je peux faire est une possibilité de me faire sombrer dans le mal être profond et la folie encore une fois . Je n’en peux plus, ça ne se peut, je ne veux pas. Non, je ne replongerai pas, pour eux, pour lui, pour moi, je ne peux pas. Mais quand ? Je ne leur montrerai pas. Mais le mieux et d’éviter de replonger. Comment trouver ma voie ? Comment trouver une solution, un moyen définitif de mettre un terme à tout ça ? Pourquoi je me sens si inutile, si vide et dénuée de sens ? Pourquoi je n’ose pas me lancer ? Pourquoi n’ai je pas d’envies ? Pourquoi je perds tous mes moyens et mes facilités ? Pourquoi je me mets dans des états et des situations pareilles ?

J’ai envie de vivre avec lui. Définitivement. J’ai envie de le rendre fier de moi, qu’il voit que je peux être forte, prendre des décisions et les assumer. Que moi aussi j’ai de l’ambition, je peux rebondir. Je veux m’épanouir dans un domaine qui me plait pour qu’il me voit bien, pas uniquement grâce à lui. Je comprends que ça peut faire peur d’être la seule source de joie et d’apaisement d’une personne . Et je veux me dire que j’ai réussi à rebondir . Je veux réussir à faire quelque chose de ma vie, lui donner du sens, me sentir bien. Je n’accepte pas personnellement, moralement de ne rien faire, de ne pas vouloir ( pouvoir ? ) retourner à la faculté d’anglais, de me fermer beaucoup de portes mois même étant réfractaire aux mathématiques, aux métiers scientifiques, du commerce et de l’économie, et d’avoir ce blocage . C’est encore un cercle vicieux. Je me perds dans mes objectifs, mes plans de secours inutiles et ne sais que faire que choisir, quel est mon rôle ici. C’est moralement difficile de me dire que la réponse est en moi, personne ne peut m’aid

2 réflexions sur “Je vois quelqu’un … Oui, je me fais suivre par un psy, et alors? 1

  1. Latmospherique dit :

    Ces pensées ressemblent étrangement aux miennes à une période quasiment identique!
    C’est difficile de se sentir mal, de se sentir isolée, d’avoir envie de rien, de savoir qu’il faudrait mais ne pas y arriver.
    C’est douloureux cet état et les mots aident un peu quand même à démêler le vrai du faux, à y voir un peu plus clair.
    Merci pour ce partage intime touchant.

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