
C’est toujours dans les moments les plus incongrues que les envolées lyriques se déploient en moi tels de grands oiseaux rares, s’éloignant déjà furtivement . Aux moments où il est tout simplement impossible de les communiquer et les faire partager. Soit dans la solitude, ou bien dans le feu d’une action quelconque, encore dans un moment où il serait intolérable de révéler ces démonstrations littéraires, finalement, à des instants où je ne les attend pas. Malgré tous les efforts et la bonne volonté, tout le cœur que j’y mets, il m’est quasiment impossible de retranscrire par la suite les images et les mots défilant dans mon esprit. Seuls des bribes de ce torrent littéraire remontent à la surface après coup et semble bien pauvres, désordonnés et dénuée de la magie que je leur accordais. Mes envolées lyriques spontanées, les vraies, qui surgissent d’un endroit profond en moi, primitif et inconnu de mon être, sont beaucoup plus fortes que celles qui sont cherchées, travaillées et enrobées par les poètes et les artistes en tout genre dont la beauté de leur texte doit rivaliser avec celle du voisin, même si cela se fait d’une manière camouflée, prétendument au nom de l’art alors que le dit art n’est en fait que leur gagne pain. Et ceux , pour les envolées lyriques en chacun de nous. Car suis loin d’être la seule à éprouver cette littérature intérieure, ce petit cinéma puissant à l’intérieur de l’âme. Chaque être humain en est sujet au moins une fois dans sa vie. Les véritables envolées lyriques qui naissent dans les tripes, conçues au creux de l’âme ne sont pas faites pour être partagées. D’où leur caractère furtif. Elle se déploient dans l’inconscient, le ça refoulé dans un coin de l’âme, arrive jusqu’à la conscience avec fracas et tambour battant pour lui révéler un feu d’artifice de sensation pour finalement mourir dans la raison qui pousse l’être à se taire. L’homme est doté de la parole, mais le plus souvent, ce qu’il possède de plus fort en lui est indicible. C’est l’un des paradoxe de l’être humain. C’est dans des instants inattendus et incongrues que tout homme se sent un jour poète ou écrivain. Seuls ceux qui ont très bonne mémoire sortent du lot en sachant redonner aux hommes ce qu’ils ont un jour ressenti sans jamais pouvoir l’exprimer. L’art de l’écrivain réside dans son talent à savoir reformuler les sentiments que chaque homme a déjà ressenti et dont il a oublié la représentation qu’il s’en était faite. Et moi qui n’ai pas ce talent, je peine et m’entête, signe et persiste à tenter de retrouver la force de ce que j’ai pu ressentir lors de certaines de ces apparitions poétiques à mon âme, sans jamais retrouver cette magnificence de l’instant où tout semble clair, sublimé, à la fois réel et au delà.
Intemporel
A la relecture de ce texte de 2011, j’ai la conviction que ces envolées lyriques ne sont autres que les manifestations de mon hypersensibilité que je n’ai pas encore identifiée.
Ce sont des moments comme suspendus et je crois qu’il est impossible de les retranscrire tels quels en effet.
Mais c’est beau et je crois aussi que ça a beaucoup à voir avec la sensibilité, le lien aux autres.
Très joli texte en tous cas
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C’est agréable de comprendre que nous sommes au moins 2 à ressentir des moments comme ceux là. Effectivement, la sensibilité exacerbée amène à multiplier ces occasions. Merci pour le retour 🙂
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