J’ai des amis « zèbres« , à haut potentiel intellectuel, qui ont également la particularité qui va avec le package d’avoir un schéma de pensées en arborescence, le cerveau qui ne s’arrête jamais et un ressenti accru des émotions. Et au fil de leurs propres découvertes, me partageaient leurs lectures, me posaient des questions « t’es sûre? Tu ne te reconnais pas là dedans? » Et bien… Non…. Je ne me trouvais pas une intelligence et une pensée hors du commun. Non, je pense simplement être comme monsieur et madame tout le monde. « Hyper » c’est encore plus que Wonderwoman, Zèbre, c’est une case étrange dans laquelle je n’ai pas envie de rentrer. Je veux être le plus transparente et la plus normale possible.
Et bien déjà, de vouloir à tout prix être normal, n’est-ce pas que quelque chose cloche? Comment faire la différence entre un véritable constat : non ces caractéristiques ne me correspondent pas et le déni? L’ignorance aura durée une vingtaine d’années, le déni, la grosse demi-douzaine d’années restantes pour arriver à mes 29 hivers.
Déni, temps, prise de conscience, regard professionnel
Cela fait à peu près 1 an et demi que je vois une psychologue. Et que j’entends presque à chaque séance « vous avez une grande faculté à sentir et comprendre, interpréter les choses », « vous avez la capacité intellectuelle de percuter et recevoir les signaux, les messages et la verbalisation qui se fait ici », » Vous avez raison, vous avez déjà bien analysé », « vous avez les outils ». J’en viens à me demander parfois ce que je viens faire si je comprends tout seule. Et bien je sens beaucoup chez les autres, mais pas chez moi. Et au bout d’un an et demi le mot sort un peu timide » vous êtes une personne hypersensible. » Et je pense qu’il aura fallu tout ce temps là pour que j’accepte. Que, ce n’était pas un effet de mode, que ce n’est pas une case à faire peur. D’un coup, plutôt que de le vivre comme quelque chose de négatif, je le prends comme un soulagement. Il fallait à mon sens que cela vienne d’un professionnel de la manipulation de la psyché pour que j’y « crois », du moins que je l’accepte.
C’est loin d’être une fin en soi, mais cela m’a permis d’orienter mes recherches et trouver des gens qui avaient les mêmes réactions et comportements que moi. Et ne plus se sentir seule, c’est un soulagement. Mais pas l’arrêt du travail loin de là. C’est quelque chose qui au quotidien reste compliqué voir insupportable parfois. » C’est une force« … peut être mais pour l’instant c’est un handicap.
Psychologue, psychiatre, hypnothérapeute, thérapeute psychocorporel… Tous ont l’air formel
Le 3 janvier, comme déjà rédigé dans un autre poste. Je suis l’ombre de moi même. » vu l’état dans lequel t’était avant les vacances… », « Tu m’as fait mal au cœur au réveillon, complètement éteinte, ça ne te ressemble pas. » Il n’y a pas de demi-mesure. Soit l’orage intérieur est invisible, soit il explose et je ne peux rien cacher. Je décide de me prendre en main parce que le mal être général dure depuis trop longtemps et je rencontre un psychiatre. Outre les autres faits, raisons, symptômes…. Secret médical. Arrive un « De plus, vous semblez être hypersensible, c’est encore plus difficile. » Avis professionnel numéro 2. Va peut-être falloir que je me penche un peu plus sur la question. Mais pour l’instant, j’ai osé dire à un professionnel de santé malgré ma honte et ma culpabilité que je ne vais pas bien et c’est un réel progrès. Merci à la personne qui me supporte au quotidien de m’avoir épaulée et encouragée, accompagnée dans cette démarche. Imploser ou exploser sur le terrain aurait été bien pire.
Bon, qu’est ce que je fais avec cet arrêt maladie et ces angoisses à répétitions, en sourdine comme en crises qui ne s’arrêtent pas? Il faut que je traite tout ça, et que ça aille vite ! Alors je déploie l’artillerie lourde : rendez-vous avec une hypnothérapeute. La séance de rencontre laisse ressortir ; » une hypersensibilité ». Sans blague. Faute de COVID, nous n’avons pu procéder à la première séance d’hypnose, mais je pense que ce sera l’objet d’un billet écrit ou d’un épisode de podcast, car toutes ses stratégies que je mets en place pour mon équilibre mental me semble importantes à mettre en lumière, démystifier et partager. Soit, verdict numéro 3.
Et puis, parce que je n’ai rien à perdre et qu’elle m’inspire confiance, je contacte une connaissance de lycée formatrice en énergétique. Je sais qu’elle ne consulte plus, mais, elle pourra toujours m’orienter. Et en moins de 30 minutes d’échange téléphonique, elle fait le bilan d’un an de thérapie avec ma psychologue et achève avec un » Il n’y aurait pas un peu d’hypersensibilité là dedans? » Je suis non seulement bluffée par son analyse, sa rapidité et sa justesse mais aussi apaisée par son discours. Avis numéro 4.
Enfin, j’ai la chance d’avoir été recommandée à un thérapeute psychocorporel, et j’attends les rdv avec impatience tellement je suis scotchée par les liens qui se font entre ce qu’on pratique corporellement et mes propres blocages psychologiques. J’apprécie beaucoup la personne, sa façon de parler, son professionnalisme et son contact direct et respectueux. Deuxième séance » avez-vous déjà entendu parler d’hypersensibilité? » Bon je crois qu’à la 5ème personne… Je dois accepter et me faire une raison.
ok, on fait quoi?
Ne pas paniquer, se sentir soulager, l’accepter. Et ça passe par le verbaliser. A aucun moment, même si on me l’avait déjà dit, je ne m’étais présentée comme hypersensible. Parce que je ne voulais pas. Je ne me le permettais pas. Aujourd’hui j’apporte de la conscience sur cette sensibilité. Au lieu de me dire que je suis bizarre ou que je DOIS m’adapter à tout prix. De petits articles anecdotes au fil des semaines vaudront probablement mieux qu’un grand listing. En attendant on pose des objectifs progressifs et réalisables :
- contacter les professionnels susceptibles de m’aider
- apprendre à faire pause ( méditation, relaxation, retrouver des activités plaisirs…)
- chercher à bouger légèrement mes points de vue, amenuir ma tendance à TOUT surinterpréter et relativiser les choses
- Prendre du temps
- Guérir ce que l’ignorance et la mise en carcan de cette particularité a déclenché
- Réapprivoiser et dompter cette sensibilité si particulière
- Développer ma créativité
- Développer mon cercle sociable tout en gardant ma bulle de sécurité
- Chercher une alternative de vie et de travail qui ne heurterait pas trop cette hypersensibilité et des moyens de travailler sans être heurtée
Podcast
J’aimerais avoir l’occasion dans le podcast qui sortira bientôt de pouvoir traiter de mon expérience avec l’équilibre mental et l’hypersensibilité est un gros pan. Je ne suis ni professionnelle, ni dans le monde médical ou thérapeutique, je souhaite juste partager mon expérience, et peut être soulager certains comme on m’a soulagée.
Quand je vous dis que ça bourdonne là dedans !
L’hypersensibilité, ce n’est pas une maladie. C’est une habilité à percevoir « plus fort » à porter attention sur des subtilités, capter plus d’informations simultanées et les traiter et retenir , plus et plus vite que la moyenne. Tous les sens sont mobilisés et sur le qui vive en permanence, et tout se connecte à l’intérieur. ça peut être très fatiguant. Ca se travaille, ça s’apprivoise, et on serait selon des études a peu près 30% de la population, ce n’est pas rien.
En bonus, un petit article pour les gens qui ne connaissent pas, pense que c’est des foutaises, ou souhaitent tout simplement mieux se documenter. https://www.planetesante.ch/Magazine/Psycho-et-cerveau/Emotions/Hypersensibilite-quand-les-emotions-nous-submergent

Oui l’hypersensibilité est une chance, une ouverture sur le monde. Pas toujours facile de le comprendre ni de l’accueillir.
Mais une fois que c’est posé, on peut l’intégrer à son rythme. Et apprendre à vivre avec tout ce qu’elle a à nous offrir.
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Mon rythme est plus lent que je l’aimerais, et à la fois, je crois faire des pas de géants. Merci pour la lecture attentive et les commentaires 🙂 ça me touche c’est retours.
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