Reprise d’un de mes textes publié sur la plateforme « Scribay » en réponse à un défi. C’est étrange de se relire des années plus tard. Et de ressentir les mots. Encore.

J’ai froid. immobile dans l’immensité je grelote. Figée, j’attends. Indéfiniment. Le temps est immobile. Il ne se passe rien. Rien ne m’atteint. Recroquevillée, je songe passive à ce qui pourrait ou ne pourrait pas se produire. Aucune conviction. Juste la certitude d’être dans le vide.

Crac. Soudain, ça pétille autour de moi. Tout bascule.

Je m’illumine. Je brille. Je brûle.
Les ombres s’ébranlent et dansent sur les parois qui m’entourent. Je vacille au rythme du coeur qui bat, du temps qui passe. La vie m’anime et je sens la chaleur me parcourir. C’est une transe frénétique qui s’empare de moi. Ma flamme s’éternise, attisée par ces sensations qu’enfin je ressens. La chaleur, l’ivresse, l’émotion.
La chaleur me fait fondre. Je coule doucement. Je deviens une flaque d’avoir déjà vécu trop longtemps.

Puis le souffle. Et plus rien. Le temps s’arrête à nouveau. J’ai froid. Le vide. Le rien. Immobile.

Ce salon chaleureux éclairé par ma flamme devient hostile une fois cette dernière éteinte. Il fait noir. je me sens seule sur ce meuble trop haut pour moi. La petite bougie que je suis ne peut seule contre le noir. L’infini solitude.

Et puis crac. Au contact de l’allumette, je reprends vie.
…